Ennui mortel [réservé Yukina]

Rah... Qu'est-ce qu'ils peuvent m'ennuyer... Il n'est absolument pas question que j'aille mimer quoi que ce soit à l'avant. Ils ne comprendront donc jamais que je préfère la peinture à l'art de la scène? Je ne veux pas participer. Qu'ils me laissent mourir dans mon trou et me fichent la paix. J'envoie promener -pour la 1101e fois- mon professeur d'art dramatique d'une manière assez peu douce. Cette fois il a l'air d'avoir comprit. Après un profond soupire, il s'éloigne vers la scène pour observer les autres qui s'activent à faire une histoire bête à partir d'un scénario tout aussi bête que leur personne. Bande d'abrutis.

Je m'étire longuement, étalant mes jambes devant moi. Quelques jeunes pétasses m'observent derrière leurs faux cils.Quoi? J'ai un truc sur le visage peut-être? Sans doute mes piercings. Ma coiffure ne leur plait sans doute pas. Il est vrai que je n'ai pas coiffée ma lourde tignasse noire ce matin. Mais on s'en fout. Retournez jouer avec vos vêtements griffés pendant que je m'occupe l'esprit à quelque chose de plus intéressant, comme d'imaginer le scénario parfait de votre mort.

-Jesse... Je m'ennuie. On s'éclipse.

Le grand blond à mes côtés hausse les épaules en regardant le professeur. Je sais à quoi tu penses grand dadais. Tu crois que j'ai assez d'ennuis comme ça. Mais on s'en fout. Peut-être que si j'en ai assez ils vont me renvoyer.

-Allez Jesse. Ça ne te coûte rien à toi.

Pourquoi il ne me répond pas cet abruti? Triple crétin doublé d'un esprit aussi vide que celui des deux pimbèches là-bas. Je fronce les sourcils, contrariée. Je n'aime pas quand il m'ignore.

-Oh. Tu me fais la gueule?

Il tourne sa tête vers moi et regarde derrière mon épaule avec un air sévère. Oh. C'est ce que le silence voulait dire. Il y a quelqu'un derrière moi c'est ça? Merde et merde. Il aurait pu me le dire. Il le sait que se taire m'incite à parler encore plus. De toutes façons, si lui parle, personne ne l'entend. Alors pourquoi se taire? Rah il m'ennuie. Comment je suis censée me sortir de là maintenant. Solution numéro un; m'enfuir en courant. Solution numéro deux... Affronter l'intru de ma vie privée... Solution numéro trois, j'en ai pas. Comme le prof regarde dans ma direction, je ne peux pas partir comme ça. Je me tourne lentement sur moi même pour faire face à la personne qui m'écoute depuis je ne sais pas combien de temps.

-Euh... Salut... je bafouille sous le regard amusé et réprobateur du ô combien génialissime Jesse qui n'a jamais à composer avec les problèmes dans lesquels il me met.

Le soleil chaud et éclatant le ciel passait par les nombreuse vastes et larges fenêtres. il était tôt dans la matinée, et rien que le fait d'y penser lui rappela un certain matin d'hiver, un matin d'hiver peut être trop "marquant" pour elle. . .Yukina allait entrer dans la salle de théatre, où son premier cours allait avoir lieu. Biensûr, comme à chaque fois, elle avait demandé au proffesseur de ne pas lui porter d'attention, et encore moins de la présenter aux autres élèves, la discrétion lui était préférable, la sociabilité, moins, beaucoup et définitivement moins. La jeune étudiante ne pouvait qu'entendre, toucher ou sentir. Ces trois sens qui lui permettaient de vivre tous les jours tels qu'ils s'annonçait faisait d'elle une personne seule, trop concentrée pour réussir à entretenir des relations autant amicales qu'amoureuse, et sincèrement, elle était indifférente à tout ce qu'on aurait bien put lui proposer. Mais un jour, elle peindrait et jouerais de nouveau, il n'était pas question qu'elle sombre encore plus vers le bas, elle y avait déjà les pieds, et cela suffisait bien.

Yuki - chan se déplaça dans la salle et sentint une présence qui la marqua plus que les autres, qui dégageait une franche agressivité, une aura plutôt énergique qui ne demandait qu'a faire ce quelle voulait. Il semblait que ce fut une fille, son parfum ne trompait pas et sa voix chuchotante à l'un de ses camarades confiramit l'hypothèse de la jeune aveugle.

Cette dernière s'installa derrière elle, écoutant chaque paroles, chaque mots qu'elle jetait hors de sa bouche tels de grosses couleuvres .
La jeune et jolie fille qui cachait encore son visage à Yukina, finit par se retourner et lui administra même ses salutations.
Salutations. La nouvelle veue répondit d'une voix calme, froide et un sourrire amusé par l'ennuis mortel dont l'autre demoiselle faisait preuve:

- Bonjour.

- Bonjour.

Après avoir salué la fille, je l'observe un moment. Son visage me dit quelque chose. Normal puisqu'elle est dans mon cours. Non ce n'est pas ce que je voulais dire. Ce que je voulais dire, c'est que je sais qui c'est j'en suis certaine. Je me creuse la cervelle quelques instants. Peut-être que j'ai déjà eu un travail à faire avec elle. Non. Je me souviendrais plus clairement de ses traits, et aussi de sa voix. J'ai de la mémoire pour ça. Non. C'est la première fois que je lui adresse la parole. C'est la première fois que je l'entends dire quelque chose.

-C'est l'aveugle, la nouvelle, me souffle doucement Jesse. Elle n'a pas remarqué que tu es seule. Fais comme si je m'en allais.

-Ouais on se reparle une autre fois, je dis avec un entrain simulé, avant de me retourner vers la fille pour la regarder.

J'observe avec attention ses traits. Je m'attarde sur ses yeux, clairs, vitreux. Effectivement, c'est bien l'aveugle. Les gens en parlaient quelques fois. Moi je m'en fous, mais Jesse retient tous les moindres détails qui se produisent autour de moi, enregistre la moindre conversation, le moindre son. Il me sert de mémoire quand la mienne fait défaut. D'ailleurs, je devine qu'en ce moment, il observe notre échange avec un intérêt accru qui lui est propre. Je me demande comment il fait pour s'intéresser à quelque chose qui m'ennuie considérablement. Je n'ai jamais aimé converser avec les autres. Il n'y a que lui qui puisse réussir à me rendre un tant soit peu sociable. – et encore… -

-Je connais pas ton nom je crois, je dis d'un ton neutre. Moi c'est Armie.

Je tends la main sans rien dire. Oh.. sans doute ne s'en apercevra-t-elle pas. Je ramène ma main sur mes genoux. Ça me donne une bonne raison pour ne pas toucher inutilement quelqu'un. Je préfère toujours éviter les contacts avec les autres. Ce n'est pas un caprice, ni du dégoût. C'est juste que touche Jesse et toucher les gens normaux, ce n'est pas du tout la même chose.

* Pourquoi s'en va t-il ainsi? J'imagine les avoir dérangé . . . Mais cette petite pointe de théatre dans leur voix devait bien signifier que l'un d'entre eux deux avait fait exprès de demander à l'autre de s'éloigner, de toute façon, cela m'importe peu.*

Yukina n'avait jamais ouvert les yeux, elle les gardait toujours fermés, mais cette fois ci, elle avait voulut se présenter "ouvertement" . . . Elle était là, derrière la rebelle, un peu endormie mais toujours présente.
Arime était sans aucun doute, non aucun, une jolie demoiselle, tout en elle en reflétait le portrait. Yukina pencha la tête vers le sol,, une douleur dans son ventre l'interpela. . . Encore une crise. . .Depuis que sa mère était décédée, la jeune fille ne cessait d'avoir des problèmes nternes, graves, plus ou moins. La naussée la gagnait peu à peu et enpiétait sur une fièvre déjà bien installée avant que ce mal ne surgissent.
Yukina se démena cependant, elle secoua un peu la tête, histoire de montrer un signe de vie . . .
d'une voix toujours aussi peu conviviale, elle poursuivit, même si elle n'aimait pas les premiers jours de rencontre, ces jours où tout était nouveaux, et le moment où l'on s'offfrait à une vulnérabilité et se faisant des "amis", qu'un autre lendemain ou pourrait perdre, pffff . . .Cela lui semblait si grottesque. . .

- Yukina.

Je lance un regard à Jesse, qui est bien sûr resté sagement à côté de moi. C'est la première fois que je discute avec une aveugle, avec l'avantage de ne pas avoir à faire semblant plus longtemps. Avec Jesse "partit", elle ne se posera pas de questions. Je ramène mon regard sur la jeune aveugle qui, comme je l'ai soupçonné, n'a même pas remarqué que j'ai tendu, puis retiré ma main. Ça doit pas être jojo tous les jours de ne pas voir devant nous. Je me considère chanceuse pendant un moment. Non seulement je vois, mais en plus je vois quelqu'un que personne d'autre ne peut voir.

Yukina. C'est… japonais. Comme tout le monde ici. Z'auraient pu se forcer et lui trouver un nom plus original ses parents. Ça a quand même une jolie sonorité, comme tous les noms ici. C'est presque charmant, sauf que moi, le charme des prénoms me passe dix pieds au dessus de la tête. Je joue un moment avec mon piercing, le faisant claquer contre mes dents. Comment on engage une conversation avec les gens normaux déjà? Ça fait longtemps que ça ne m'est pas arrivé…

-Commence donc par lui demander si elle aime l'école, me souffle Jesse.

Merci pour le conseil monsieur je sais tout. Je lui lance un regard noir. J'ai souvent l'impression étrange – légèrement désagréable – qu'il lit dans mes pensées. Je m'empresse de demander à Yukina ce qu'elle pense de l'établissement.

-Si t'es normale, tu vas détester, je rajoute. Les gens sont tous les mêmes ici. Abrutis par leur bêtise. Fiers de l'argent de leur parents.

La jeune aveugle jouait un peu avec Armie. . .Elle na savait que trop bien ses moindres faits et gestes, elle était privée de sa vue, certes, mais ses autres sens s'étaient depuis cet handicap, fortement aiguisés. . .Ces derniers avec lesquels elle commençait à vivre sans difficultés majeures. . .PErsonne, non, personne ne pouvait réussir à décrypter ses pensées calculatrices et pourtant , oh combien, si mélancolique vues d'un aute aspect . . .On la prenait souvent pour un genre qui ne lui était pas propre.

* Croit - elle que je n'ai pas entendu sa main se tendre, sous le léger bruit de son bras frotant son haut noir et court? Croie - t - elle Que je n'ai pas pris connaissance de cette scènette? Devrais - je la laisser faire, ou lui avouer ce que je sais. . .Les gens sont quelques fois si stupides. *

Le souffle des songes semblaient se glisser à son oreille.
Ces long moment de silence où Armie ne parlait pas ne surprenait que très peu Yukina . Même si malgré les mots articulés précédemment étaient bas et pourtant déjà intesément fort pour elle, elle, entendait presque hurler fort le proffesseur qui jouait une pièce si belle, si dramatique, et à nouveau triste . . .

Yukina attendit que, étant donné que ce qu'un autre elle - même lui chantait tout bas dans sa tête ne laissait pas indifférente Armie, qui s'empressait par la suite, de se reprendre, un peu troublée, sa voix semblait peu décisive. . .
elle ne faisait pourtant que de reforumler ce que lui avait suggéré son compagnonn du moins, Yukina le devinait. Yuki - chan se demandait quand allait elle demander à Armie ne pas la considérer somme une personne anormale . . .Ou encore pourquoi cette dernière était divisée en deux dans son esprit.

- Cet établissement de petits péteux ne m'importe pas, de plus, je me paie moi même mes études, juste pour que, lorsque je retrouverait ma vue, je puisse bosser dans l'air, alors franchement, oui, je m'en tape, et sache que je n'ai pas attéris ici pour mon propre plaisir, mais parce que le juge en a décidé ainsi. . .

Elle l'avait dis d'une façon un peu agressive, d'ailleurs, elle s'en voulait un peu d'avoir réagit de la sorte.

Je l'observe toujours avec attention. Ma mise en garde semble l'avoir choquée. J'ignore pourquoi d'ailleurs, puisqu'elle et moi avons l'air de penser la même chose de tout ces gosses de riches. Bon je ne suis peut-être pas mieux placée pour parler puisque je suis moi-même une gosse de riche. Mais n'empêche, je ne peux pas m'empêcher de mépriser ceux qui se battent pour savoir qui a le père avec le plus gros portefeuille. Ces comportements de jeunes snobinards me donnent mal au cœur. En plus avec leur manie de s'arranger pour être premier de classe, plus joli qu'un autre. Je ne peux carrément pas les sentir.

-Eh calme-toi, je dis en ayant envie de frapper Jesse qui pouffe de rire derrière moi. Je ne te visais pas avec ma remarque. Je faisais que te mettre en garde contre ce qui tu risquais de trouver ici.

-Elle a l'air aussi commode que toi, me souffle-t-il.

Ta gueule… Je suis très commode moi quand je le veux bien. Mais ça importe peu en ce moment. En fait, je préfère que ça n'importe jamais. Après tout, mon attitude revêche, je l'aime bien. Je l'adore plutôt. Ça me donne un feeling agréable. Comme si même le plus grand homme du monde n'était qu'une chenille près de mon pied. J'esquisse un sourire un peu faux, même si je sais très bien qu'elle ne le verra pas. C'est un pur réflexe. Je jette un coup d'œil à l'avant, où la prof s'égosille avec d'autres élèves. Tss… c'est ridicule toute cette mascarade. Ai-je déjà précisé que je n'aimais pas le théâtre? Et le ridicule? M'enfin… Mon plan premier me revient tout à coup à l'esprit.

-Quand t'es arrivée, j'allais partir. Si t'en a assez de ce cours, tu peux venir avec moi, je lui offre.

Jesse me fait les gros yeux et se lance dans un monologue chiant que je suis seule à me farcir. "Tu n'as pas honte? La corrompre à tes vices? J'espère pour toi qu'elle refusera, ou qu'elle te dira que ce que tu fais est stupide." Je le fais taire d'un geste de la main. Je déteste quand il se met à babiller de la sorte. Je braque mon regard perçant sur Yukina, cherchant à deviner à l'avance ce qu'elle va me répondre. Mais c'est dur. Je n'arrive pas à déchiffrer son regard vide.

Il était vrai que les deus jeunes personnes possédaient de proches oensées, qui aaboutissaient en une même fin. Mélange de sentiments variés et divers, lassitude, indifférence, ironie et pour finir, l'ingrédient parfait, la haine. Il ne s'agissait pas là de colère, du moins pas pour la non voyante. Entre elles deux s'imposaient régulièrement et très souvent de long silence, non pas parce qu'elle écoutaient de manière attentive le cours d'arts dramatique qui se déroulait sous leurs regards, plutôt parce que chacune d'elle réfléchissait beaucoup, songeait aux conséquences du moindre acte qu'elle faisait. La majorité des élèves ici ne se plaignaient que s'il y avait quelque chose à prendre en contrepartie, les crochus et rachous ne se faisaient pas rare, il arrivaient même qu'un groupe de surveillants monte un commerce en vendant des affaires volées où même encore en rendant payants les allées retours aux chambres et aux toiletets. Décidément, ce trou à rats pathétique était décrit de manière bien plus apatante sur la brochure. . . Armie elle était différente, elle comprenait le fait que l'ambiance malhonnête déteignent sur les élèves et leurs mentalités, ici, tout se rapportait autours de la moindre pièce de centimes, visiblement même elle s'y était habituée et survivait. . .

"- Eh calme-toi"

Calme? oh, elle l'était il ne fallait pas s'en faire pour cela. . . Mais Armie semblait lui prêter une attention particulière, tous les autres "camarades" formaient comme une "bulle à part". Ils se croyaient supérieurs? Nous on se croyait libre de faire ce que nos esprit nous disait. . . Armie renchérit alors:

"e ne te visais pas avec ma remarque. Je faisais que te mettre en garde contre ce qui tu risquais de trouver ici. "

Yukina détourna la tête vers les autres et fit mine e cracher à leurs pieds recouverts de chaussures cirées, parfaites.
D'une voix ironique elle reprit, sûre d'elle à un point qui dépassait l'imaginable:

- Des p'tits Co** ?Oh t'en fais pas, j'connais l'genre...C'qu'il leur faudrait, ça serait de cramer une bonne fois pour toute leurs barraques à ses espèce de glandus . . .

* Leur prouver à quelq point ils ont tords de preêter attention à des choses sans intêret. . .*

La jeune fille fit une moue non chalante et s'asseya à terre, adossée au mur, jouant de ses ongles sur le sol de marbre, en guise de signe d'ennui ou encore d'impatience.

Armie devait partager son état car elle lui proposa discrètement :

"Quand t'es arrivée, j'allais partir. Si t'en a assez de ce cours, tu peux venir avec moi, je lui offre. "

la non - voyante se redressa, terriblement interréssée par ce choix que lui offrait sa compagne. Elle se releva à l'aide de ses mains, puis les frotta afin de faire tomber la poussière.

- Où tu veux, j'te suis.

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